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7 décembre 2022

Saras - Sorcières - Witches

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* Uropi Nove 143 * Uropi Nove 143 * Uropi Nove 143 *

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« Tremate, tremate le streghe son tornate ! » (Treme, treme de saras av ruvenen !) sì de slogàn Itali feministus in de jare 70. Lu avì uscepen de saras wim u simbòl de ruvolti ʒinus.

Ba ke sì verim de saras ?
Be Halloween id in kidisage, de saras se talvos huri, seni ʒinas ki spiti kape id kruki nase we afràj kide id jet sare a bel jun prinsas. Lu ʒiv in fost o ner foste in seni hute, polen ki krane, kose id alten strani objete id pive, id afrajan beste wim krobe, siange id nar kate.

De realid sì mol disemi.

De majsan saras sì ne partikulim seni, ba tale aldis id lu venì od de polki klase. Lu sì ceras, progenoras, kuroras be trad, id pratizì os abortade. Lu uzì tradisioni medle, bazen su mediki herbe, pive, herbiteje id diskokade rodis. Di metode vidì kospeken wim maʒiki id itan gon de razonisma de Regenadi.

In da veti teme campi liente avì nun alten midel po vido ceren te da ʒinas: lu sì li uni medikore. Trawàn de ofisiali medik sì bazen su usglodade id inlavade pratizen pa mane we sì molvos anzavane vokan Latini, id we tudì ekvos li patiene instà kuro la.
Somtemim in monastire, je stì monse we agrizì mediki herbe in li gardine id makì os pive id unge po cero patide, ba da semì talim normali id lu vidì ne perʒuden po da. Wa sì anacepli po de regan klase id de kerk sì te da ʒinas avì konade id u mogad, id sim inperijì de sosiali ord id strukture. De ʒinas we vidì akulpen sì daze we bekestì de patriarki vizad ov de ideali ʒina

De cag a saras

De cag a saras inizì ne in Midi Eve, wim mole liente kred, ba in de Regenad, in XVI id XVII suntjàre: sunte tilie ʒinas vidì aresten, torten, prosesen, slagen o brenen par lu vidì akulpen ov avo kovige ki diavel. De majsan literatùr ov saras vidì skriven od de vizipunt de perslogoris, diskreditan de viktìme. Id de fakt te in Europa, de majsan saras sì camporas usklàr de eglifelid historistis pro da slagade. De regan klase id de kerk nudì kulpikade po stalo fistim li mogad.

Somtemim disvolpì antisemitisma, id vidì perslogen heresiste id Juve. De vig intrad saras id Juve in polki fantasij se klar: de vord sabàt, sinan u noci ceremonij sarus ki diavel id demone in u fost, ven od « shabbat » de saiti residià Juvis (Sabadia), ane voko ov spiti kape id kruki nase. Idmaj, be inìz de sabàt sarus sì nomen sinagòg.

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Jeune_sorcière

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Satanisma id seksid

De saras vidì akulpen avo kovige - id oʒe seksi kovige - ki diavel id demone. Lu sì forseten avo u diskatenen seksid id so ansatili. Un imaʒinì de sabate wim veri seksi orgije ki diavel in de form u nar kadoni. Mojse da sì vigen a de rumenad ov veti Kelti feste wim Beltain - de fest frutlidi - in verna. Trawàn de kestade for de prosese de sarus, un cekì su li korpe de sigillum diaboli, de sig diavli id vari alten demoni marke.

Saras id feminisma

De feministi muvade in de jare 70 uscepì de udepresen id perslogen saras wim u simbòl li kambi. Po la, di cag a saras sì u veri wer gon ʒinas. Lu uzì de sara wim u figùr ruklamadi, rugonadi id lifrizadi ʒinus.
Mole bibe vidì skriven su de tema.
Jules Michelet, de Franci historìst, skrivì La sorcière (de sara) in 1862. Da bib he kospekì wim u himna a ʒina, a de sara wim u ruvolten ʒina, obe bundetan id viktìm.

In 2014, Silvia Federici skrivì Caliban et la sorcière (Kaliban id de sara), id maj novem, in 2018, Mona Chollet publizì Sorcières, la puissance invaincue des femmes (Saras, de anvikten mogad ʒinus).

Feministe kospèk te de avenad kapitalismu vidì kovaden pa u prosesad sosiali udenizadi ʒinus, bazen su ʒinuhais. Ter id natùr sì nemaj ʒivi: lu avì viden privati siavad. Je sì de triùmf u mekanisti moldivizad, we kotì human ap natùr id uskluzì ʒinas od produti vark, inkluzì la in dome, wo lu vidì limiten a so dekori objete ki u reproduti rola.

Sim de saras se ruvenan odia in u pozitivi luc. Lu se de imàʒ de lifrizen ʒinus, we sì de viktime u manivalden sistemi, udepresen id usniten tra suntjàre, id odia de ruvolten moderni ʒinu we kamb gon patriarkad. In de mold odia, marken pa de ekologic disaster id de kriz kapitalismu, de saras av nevos semen os moderni. De Amerikan ekofeminista Starhawk (Steli Falk) nom sia u sara, id nomo sia u sara se rudavo a ʒinas de reg so mogan id oʒe peric.

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Streghe copie

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Sorcières

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« Tremate, tremate le streghe son tornate ! » (Tremblez, tremblez, les sorcières sont de retour!) est le slogan des féministes italiennes à la fin des années 70. Elles avaient choisi la sorcière  comme  symbole de la révolte des femmes.

Mais qui sont vraiment les sorcières ?

A Halloween et dans les contes, les sorcières sont toujours d’affreuses vieilles femmes au chapeau pointu et au nez crochu qui font peur aux enfants et jettent un sort aux belles princesses. Elles vivent dans la forêt ou en bordure des bois, dans de vieilles cabanes remplies d’os, de crânes et d’autres objets et boissons étranges et de bêtes effroyables comme les serpents, les corbeaux, et les chats noirs.

La réalité est bien différente.

La plupart des sorcières n’étaient pas particulièrement vieilles, mais de tous âges, et étaient issues des classes populaires. Elles faisaient fonction dinfirmières, de sage-femmes, de guérisseuses, et pratiquaient parfois des avortements. Elles emploient des remèdes traditionnels à base d’infusions d’herbes médicinales et décoctions de racines. Mais ces méthodes étaient, à l’époque, considérées comme de la magie, ce qui allait à l’encontre du rationalisme de la Renaissance.

En ces temps anciens les gens de la campagne n’avaient pas d’autre moyen de se soigner que de faire appel à ces femmes: c’étaient leurs seuls médecins, alors que la médecine officielle, à base de saignées et de lavements était pratiquée par des hommes, souvent des ignorants parlant le latin, et qui tuaient parfois leurs patients au lieu de les guérir.

Parallèlement dans les monastères, les moines cultivaient les simples, herbes médicinales, dans leur jardin, et fabriquaient également onguents et boissons pour soigner les maladies, ce qui semblait parfaitement normal et non condamnable. Ce qui était inacceptable aux yeux de la classe dirigeante et de l’église, c’est que ces femmes avaient des connaissances et un pouvoir, menaçant ainsi l’ordre établi et les structures de la société. Les femmes qui étaient accusées étaient celles qui remettaient en cause la vision patriarcale de la femme idéale.

La chasse aux sorcières 

La chasse aux sorcières n’a pas commencé au Moyen Âge, comme on le croit généralement, mais à la Renaissance, au XVIe et XVIIe siècles: cent mille femmes ont été arrêtées, torturées, jugées, et massacrées ou brûlées, accusées d’entretenir des des relations avec le diable. La plupart de la littérature sur le sujet a été écrite du point de vue du bourreau, discréditant les victimes de la persécution. Et le fait qu’en Europe, la majorité des sorcières aient été des paysannes explique l’indifférence des historiens face à ces massacres. La classe dirigeante et l’église avaient besoin de boucs émissaires  pour asseoir et consolider leur pouvoir.

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Francisco Goya, Sabàt

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En parallèle se développe l’antisémitisme, et les persécutions contre les hérétiques et les Juifs. Dans l’imaginaire populaire, le lien entre Juifs et sorcières est clair: le mot sabbat,qui désigne une cérémonie nocturne de sorcières avec le diable et les démons dans la forêt, vient de la fête juive du « shabbat » jour de repos hebdomadaire, sans parler des chapeaux pointus et des nez crochus. D’ailleurs, au début, on ne parlait pas de sabbat de sorcières mais de synagogue.

Satanisme et sexualité

Les sorcières étaient accusées d’avoir des relations - y compris sexuelles - avec le diable et les démons. On leur prêtait un appétit sexuel insatiable et débridé. On imaginait le sabbat comme de véritables orgies sexuelles avec le diable sous la forme d’un grand bouc noir. Peut être cela renvoyait-il au souvenir d’anciennes fêtes celtiques comme Beltaine - fête de la fécondité - au printemps. Pendant les interrogatoires qui précédaient les procès en sorcellerie, on recherchait sur le corps des sorcières le sigillum diaboli, le signe du diable et autres marques démoniaques.

Sorcières et féminisme
Les mouvements féministes des années 70 ont choisi la sorcière opprimée et persécutée comme symbole de leur combat. Pour elles, cette chasse aux sorcières était une véritable guerre contre les femmes. Elles ont utilisé la sorcière comme une figure de revendication, de résistance et de libération des femmes.


De nombreux livres sont parus sur le sujet.
Jules Michelet, l’historien français, a écrit La sorcière en 1862, roman qui est pour lui un hymne à la femme, à la fois bienfaisante et victime, à la sorcière en tant que révoltée.

En 2014, Silvia Federici a écrit Caliban et la sorcière, et plus récemment encore, en 2018, Mona Chollet a publié Sorcières, la puissance invaincue des femmes.

Les féministes considèrent que l’avènement du capitalisme va de pair avec un processus d’avilissement social des femmes, imprégné de misogynie. La terre et la nature ne sont plus vivantes; elles sont devenues propriété privée. C’est le triomphe d’une vision du monde mécaniste qui coupe l’être humain de la nature, exclut la femme du travail productif, et l’enferme au foyer, où elle se cantonne à jouer le rôle d’objet décoratif destiné à la reproduction.

Ainsi la sorcière nous revient aujourd’hui sous un éclairage positif. Elle est l’image de la femme libre, victime d’un système dominé par les hommes, opprimée et exterminée pendant des siècles, et aujourd’hui celle de la femme moderne qui se révolte et combat le patriarcat. Dans le monde actuel, marqué par le désastre écologique et la crise du capitalisme, les sorcières n’ont jamais paru aussi modernes. L’écoféministe américaine Starhawk se nomme elle-même sorcière, et se nommer sorcière, c’est rendre aux femmes le droit d’être puissantes et même dangereuses.

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Witches

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« Tremate, tremate le streghe son tornate ! » (Tremble, tremble, the witches are back!) was the slogan of Italian feminists in the late 1970s. They had chosen the witch as a symbol of women's revolt.

But who were the witches really?

On Halloween and in fairy tales, witches are always ugly old women with pointy hats and hooked noses who frighten children and cast a spell on beautiful young princesses. They live in the forest or on the edge of woods, in old huts full of bones, skulls and other strange objects and drinks and fearful beasts like snakes, crows, and black cats.

The reality was very different.

Most of the witches weren't particularly old, but of all ages, and were from the lower classes. They acted as nurses, midwives, healers, and sometimes performed abortions. They used traditional remedies, based on drinks, herbal infusions and root decoctions. But these methods were, at the time, considered as magic, which went against the rationalism of the Renaissance.

In the old days country people  had no other means to be healed than to resort to those women: they were their only doctors, whereas official medicine, based on bloodletting and enemas, was practiced by men, often ignoramuses speaking Latin, who sometimes killed their patients instead of curing them.

At the same time in the monasteries, the monks cultivated medicinal herbs, in their garden, and also made ointments and drinks to cure diseases, which seemed perfectly normal and not to be condemned. What was unacceptable to the ruling class and the church was that these women had knowledge and power, thereby threatening the establishment and the structures of society. The women who were accused were those who challenged the patriarchal view of the ideal woman.

The witch hunt 

The witch hunt did not begin in the Middle Ages, as is commonly believed, but in the Renaissance, in the 16th and 17th centuries: one hundred thousand women were arrested, tortured, tried, and massacred or burned, accused of having relations with the devil. Most of the literature on the subject was written from the point of view of the executioner, discrediting the victims of persecution. And the fact that in Europe the majority of witches were peasant women explains the indifference of historians to these massacres. The ruling class and the church needed scapegoats to establish and consolidate their power.

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Simultaneously anti-Semitism developed, as well as the persecutions against the heretics and the Jews. In people’s imagination, there was a clear link between witches and Jews: the word sabbath, which refers to a night ceremony of witches with the devil and demons in the forest comes from the Jewish word "Shabbat" the weekly day of rest, not to mention pointy hats and hooked noses. Besides, at the beginning, people did not speak of a witches' sabbath but of a synagogue.

Satanism and sexuality

Witches were accused of having relations - including sexual intercourse - with the devil and demons. They were thought to have an insatiable and unbridled sexual appetite. The Sabbath was imagined as real sex orgies with the devil in the form of a big black goat. Perhaps this recalled the memory of ancient Celtic festivals such as Beltane - the fertility festival - in spring. During the questioning prior to the witch trials, the witch's body was examined to find the sigillum diaboli, the sign of the devil and other demonic marks.

Witches and feminism
The feminist movements of the 70s chose the oppressed and persecuted witch as a symbol of their struggle. For them, the witch hunt was a real war against women. They used the witch as a figure of women's protest, resistance and liberation.

Many books were published on the subject.
Jules Michelet, the French historian, wrote La sorcière (the witch) in 1862, a novel which he saw as a hymn to the woman, both beneficent and victimized, to the witch as a rebel.

In 2014, Silvia Federici wrote Caliban et la sorcière (Caliban and the witch) and more recently still, in 2018, Mona Chollet published Sorcières, la puissance invaincue des femmes (Witches, the undefeated power of women)

Feminists consider that the advent of capitalism goes hand in hand with a process of social degradation of women, based on misogyny. Land and nature are no longer alive; they have become private property. It is the triumph of a mechanistic worldview that cuts humans off from nature, excludes the woman from productive work, and confines her to the home, where she is restricted to the role of a decorative object intended for reproduction.

So the witch is coming back today in a positive light. She is the image of the free woman, the victim of a male-dominated system, who was oppressed and annihilated for centuries, but who is today the modern woman who revolts and fights against patriarchy. In the current world, marked by ecological disaster and the crisis of capitalism, witches have never seemed so modern. The American ecofeminist Starhawk calls herself a witch, and calling oneself a witch is giving back to women the right to be powerful and even dangerous.

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